5 bonnes raisons de reprendre une exploitation agricole

Le secteur agricole français connaît une période de transition majeure, offrant de nombreuses opportunités pour ceux qui envisagent de reprendre une exploitation agricole. Face au vieillissement de la population agricole et à la nécessité de renouveler les générations, le moment est propice pour se lancer dans cette aventure entrepreneuriale. L'agriculture moderne allie tradition et innovation, offrant des perspectives passionnantes en termes de diversification des activités, de pratiques durables et de qualité de vie. Découvrons ensemble les raisons convaincantes qui font de la reprise d'une exploitation agricole un choix judicieux et épanouissant.

Les motivations pour reprendre une exploitation agricole

Reprendre une exploitation agricole est un choix de vie qui peut être motivé par de nombreuses raisons. Au-delà de l'aspect purement professionnel, il s'agit souvent d'une véritable vocation, guidée par des valeurs et des aspirations profondes.

1 - Donner du sens à sa vie

Pour beaucoup, reprendre une exploitation agricole est une façon de donner du sens à leur vie. C'est l'opportunité de se reconnecter avec la nature, de travailler la terre et de produire des aliments sains et de qualité. Cette activité permet de se sentir utile et de contribuer concrètement à nourrir la population. De plus, être agriculteur offre une grande diversité dans les tâches quotidiennes. Chaque jour apporte son lot de défis et de satisfactions, loin de la routine des emplois de bureau. Travailler en plein air, au rythme des saisons, procure un sentiment de liberté et d'accomplissement unique.

2 - Préserver l'environnement et la biodiversité

Reprendre une exploitation agricole, c'est aussi l'occasion d'agir concrètement pour la préservation de l'environnement et de la biodiversité. En adoptant des pratiques respectueuses de la nature, comme l'agriculture biologique ou la permaculture, les agriculteurs participent activement à la protection des écosystèmes. Ils peuvent ainsi œuvrer pour la régénération des sols, la sauvegarde des espèces menacées et la réduction de l'impact environnemental de l'agriculture. C'est une fierté de savoir que son travail contribue à léguer une planète plus saine aux générations futures.

3 - Être son propre patron

Devenir agriculteur, c'est aussi l'opportunité d'être son propre patron. Gérer sa propre exploitation offre une grande autonomie dans l'organisation de son travail et de ses journées. Même si cela implique de grandes responsabilités, c'est aussi une source de motivation et d'épanouissement personnel. Être maître de ses décisions, pouvoir innover et expérimenter de nouvelles techniques, tout en perpétuant un savoir-faire ancestral, procure un sentiment de liberté et de fierté incomparable.

4 - Jouer un rôle crucial dans la société

Enfin, reprendre une exploitation agricole, c'est endosser un rôle crucial dans notre société. Les agriculteurs sont les garants de notre sécurité alimentaire et de la qualité de notre alimentation. Ils jouent un rôle clé dans l'économie locale, en créant des emplois et en dynamisant les territoires ruraux. C'est une grande responsabilité, mais aussi une immense fierté de savoir que son travail est indispensable au bon fonctionnement de notre société. Les agriculteurs méritent toute notre reconnaissance et notre soutien pour la tâche essentielle qu'ils accomplissent chaque jour.

5 - Diversification et innovation dans les modèles d'exploitation

La reprise d'une exploitation agricole offre l'opportunité de repenser le modèle économique et de diversifier les sources de revenus. Cette approche permet non seulement de réduire les risques liés à la volatilité des marchés agricoles traditionnels, mais aussi d'explorer de nouvelles voies de développement en phase avec les attentes sociétales actuelles.

Agrotourisme : développement de gîtes ruraux et fermes pédagogiques

L'agrotourisme représente une voie de diversification particulièrement prometteuse. En développant des activités d'accueil sur l'exploitation, les agriculteurs peuvent générer des revenus complémentaires tout en valorisant leur patrimoine et leur savoir-faire. Les options sont variées :
  • Création de gîtes ruraux ou de chambres d'hôtes
  • Mise en place de fermes pédagogiques pour accueillir des groupes scolaires
  • Organisation de visites guidées et d'ateliers de découverte des métiers agricoles
Ces activités touristiques permettent de créer un lien direct avec les consommateurs, de sensibiliser le public aux réalités du monde agricole et de diversifier les sources de revenus de l'exploitation.

Agriculture biologique : conversion et certifications AB

La conversion à l'agriculture biologique représente une opportunité de repenser en profondeur les pratiques agricoles tout en répondant à une demande croissante des consommateurs. Le processus de conversion, bien que exigeant, ouvre droit à des aides spécifiques et permet d'accéder à des marchés à forte valeur ajoutée. La certification AB (Agriculture Biologique) garantit aux consommateurs le respect d'un cahier des charges strict en matière de pratiques culturales et d'élevage. Elle constitue un atout commercial indéniable, permettant de valoriser la production à des prix souvent plus élevés que ceux des produits conventionnels.
La transition vers l'agriculture biologique nécessite une période d'adaptation mais offre des perspectives économiques intéressantes à long terme, tout en contribuant à la préservation de l'environnement.

Circuits courts et vente directe : stratégies de commercialisation locale

Le développement des circuits courts et de la vente directe permet aux agriculteurs de reprendre le contrôle sur la commercialisation de leur production. Cette approche présente plusieurs avantages :
  • Une meilleure valorisation des produits grâce à la suppression des intermédiaires
  • Un contact direct avec les consommateurs, favorisant la fidélisation et l'adaptation de l'offre
  • Une réduction de l'empreinte carbone liée au transport des marchandises
Les stratégies de vente directe peuvent prendre diverses formes : marchés de producteurs, AMAP (Association pour le Maintien d'une Agriculture Paysanne), vente à la ferme, ou encore e-commerce. Ces modes de commercialisation nécessitent des compétences spécifiques en marketing et en logistique, mais offrent l'opportunité de construire une marque locale forte et reconnue.

Analyse du marché agricole français et opportunités de reprise

Le paysage agricole français est en pleine mutation. Avec une moyenne d'âge des exploitants dépassant les 50 ans, le secteur fait face à un défi majeur de renouvellement générationnel. Cette situation crée un terrain fertile pour les repreneurs potentiels, qu'ils soient issus du milieu agricole ou non. En effet, on estime que près d'un tiers des exploitations agricoles françaises changeront de main dans les dix prochaines années. L'évolution des modes de consommation joue également en faveur des nouveaux entrants. La demande croissante pour des produits locaux, biologiques et de qualité ouvre la voie à des modèles d'exploitation innovants et diversifiés. Les consommateurs sont de plus en plus sensibles à l'origine et aux méthodes de production de leur alimentation, créant ainsi des niches de marché attractives pour les agriculteurs entreprenants. De plus, la digitalisation du secteur agricole offre de nouvelles perspectives. L'agriculture de précision, l'utilisation de drones et de capteurs, ainsi que les plateformes de vente en ligne transforment les pratiques traditionnelles et peuvent contribuer à améliorer la rentabilité des exploitations. Ces innovations technologiques rendent le métier d'agriculteur plus attractif pour une nouvelle génération de professionnels, familiers avec ces outils numériques.
L'agriculture française est à un tournant de son histoire, offrant un potentiel de développement considérable pour ceux qui sauront saisir les opportunités de reprise et d'innovation.
Enfin, la prise de conscience environnementale généralisée favorise l'émergence de pratiques agricoles plus durables. Les exploitations engagées dans une démarche écologique bénéficient d'un soutien croissant, tant de la part des consommateurs que des pouvoirs publics. Cette tendance de fond représente une réelle opportunité pour les repreneurs souhaitant allier performance économique et respect de l'environnement.

Les étapes clés pour réussir la reprise

  Reprendre une exploitation agricole représente un défi stimulant et une opportunité unique de devenir son propre patron tout en contribuant à nourrir la population. Cependant, pour réussir cette transition, il est essentiel de suivre certaines étapes clés et de bien se préparer.

Contacter le Point d'Accueil Installation de sa région

La première étape consiste à se rapprocher du Point d'Accueil Installation (PAI) de sa région. Cette structure a pour mission d'accueillir, d'informer et d'orienter les porteurs de projet en agriculture, quel que soit l'état d'avancement de leur réflexion. Les conseillers du PAI pourront vous guider dans vos démarches et vous aider à affiner votre projet.

Trouver une exploitation agricole à reprendre

Une fois votre projet mieux défini, il faudra partir à la recherche de l'exploitation agricole idéale à reprendre. Par exemple, reprendre une ferme ou des champs. Pour cela, vous pouvez consulter le répertoire Départ Installation. Cet outil permet de trouver des exploitations à reprendre en filtrant par département, type d'installation, mode de cession, activité, surface, logement et prix. C'est un bon moyen de commencer votre prospection.

Étudier la viabilité du projet

Avant de vous lancer, il est indispensable de vous assurer de la viabilité économique de votre projet de reprise. Réalisez une étude de marché approfondie pour évaluer le potentiel commercial de votre future exploitation. Établissez également un business plan détaillé intégrant un prévisionnel financier sur plusieurs années. N'hésitez pas à vous faire accompagner par des professionnels dans cette démarche.

Obtenir la capacité professionnelle agricole

Pour pouvoir prétendre aux aides à l'installation et bénéficier du statut d'agriculteur, vous devrez justifier de votre capacité professionnelle agricole. Celle-ci s'obtient par l'obtention d'un diplôme agricole de niveau 4 (Bac professionnel, BTSA...) ou par la validation de vos compétences professionnelles. Vous pouvez aussi passer par un parcours de formation pour adultes comme ceux proposés par l'ESA (École Supérieure d'Agricultures).

Maîtriser les aspects administratifs, comptables et financiers

Au-delà des compétences techniques agricoles, un chef d'exploitation doit aussi gérer de nombreux aspects administratifs, comptables et financiers. Vous devrez par exemple choisir un statut juridique (individuel ou société), tenir une comptabilité, déclarer vos revenus ou encore gérer vos ressources humaines si vous avez des salariés. Là encore, un accompagnement par des experts comme un centre de gestion agréé agricole peut être précieux. En suivant ces étapes clés avec rigueur et détermination, vous mettrez toutes les chances de votre côté pour réussir votre installation en tant que nouvel exploitant agricole. La reprise d'une exploitation est un beau projet, exigeant mais tellement enrichissant !

Les aides financières disponibles

  Reprendre une exploitation agricole est un projet passionnant mais qui nécessite un investissement financier conséquent. Heureusement, il existe de nombreuses aides et solutions de financement pour accompagner les repreneurs dans leur démarche et assurer la viabilité économique de leur projet.

La Dotation Jeunes Agriculteurs (DJA)

La DJA est une aide financière destinée aux jeunes agriculteurs de moins de 40 ans qui s'installent pour la première fois. Son montant varie en fonction des zones et des difficultés rencontrées, mais il peut atteindre jusqu'à 38 000 euros. Pour en bénéficier, il faut :
  • Avoir moins de 40 ans
  • S'installer pour la première fois comme chef d'exploitation
  • Justifier d'un diplôme agricole (bac pro, BTS, etc.) ou d'une expérience professionnelle
  • Présenter un projet viable économiquement
Les dossiers de demande de DJA sont à déposer auprès de la DDT (Direction Départementale des Territoires).

Les aides à la création d'entreprise

En tant que repreneur d'exploitation agricole, vous pouvez bénéficier des aides classiques à la création d'entreprise :
  • L'ACCRE (Aide aux Chômeurs Créateurs ou Repreneurs d'Entreprise) : exonération partielle de charges sociales pendant 12 mois
  • Le NACRE (Nouvel Accompagnement à la Création ou Reprise d'Entreprise) : accompagnement personnalisé et prêt à taux zéro pouvant aller jusqu'à 10 000 €
Ces aides sont cumulables avec la DJA. Les dossiers sont à monter avec un organisme d'accompagnement à la création d'entreprise (chambre d'agriculture, boutique de gestion, etc.).

Les aides locales et régionales

En complément des dispositifs nationaux, de nombreuses collectivités proposent des aides spécifiques à l'installation agricole sur leur territoire. Il peut s'agir de subventions, de prêts d'honneur ou encore de dispositifs d'accompagnement. Renseignez-vous auprès du Point Accueil Installation de votre département pour connaître les aides auxquelles vous pouvez prétendre.

Le financement en location avec option d'achat

Pour les repreneurs ne disposant pas d'un apport personnel suffisant, le financement en location avec option d'achat (LOA) peut être une solution intéressante. Le principe : un organisme financier comme FEVE achète l'exploitation et la loue au repreneur avec une promesse de vente à terme. Pendant la durée du contrat (généralement 5 à 7 ans), le repreneur verse un loyer qui couvre l'achat du foncier et du matériel. À l'issue, il peut lever l'option d'achat et devenir propriétaire de l'exploitation. L'avantage : pas d'endettement lourd au démarrage et un effort d'épargne lissé dans la durée. Pour bénéficier d'une LOA, le projet doit répondre à certains critères : viabilité économique, pratiques agricoles durables, adéquation du prix de vente, etc. L'étude du dossier est réalisée au cas par cas par l'organisme financeur.

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