L'agriculture est l'un des secteurs à grand impact sur le développement d'un pays. En effet, la demande de produits agricoles est en constante évolution sur le marché mondial. Cette croissance est principalement due à l'augmentation de la population mondiale. De plus, les industries de transformation des produits agricoles se multiplient. Le secteur agricole est considéré comme étant en expansion car l'offre ne peut satisfaire la demande.
Que faire pour gagner sa vie grâce à l'agriculture ?
L'agriculture reste un secteur prometteur. Être agriculteur est une source de revenus. Se former pour devenir entrepreneur dans le domaine de l'agriculture est indispensable. Choisir et suivre une formation professionnelle en agriculture vous permet d'acquérir les compétences nécessaires pour réussir dans ce métier. Pour trouver la bonne opportunité, vous pouvez
lister toutes les offres par secteur d'activités, à Rennes et dans ses alentours. Gardez toutefois à l'esprit que les salaires des agriculteurs varient fortement d'une année à l'autre, en fonction des conditions météorologiques et des hausses ou baisses du prix des céréales. L'agriculture est l'une des professions les plus variables en termes de revenus.
La réalité des revenus agricoles en France
Le monde agricole français, essentiel à notre alimentation et à l'économie, est souvent sujet à des débats sur les revenus de ses acteurs. Un regard sur les salaires des agriculteurs en France révèle des tendances intéressantes et des disparités notables entre régions et types de productions.
Les chiffres clés des revenus agricoles en 2024
En 2024, le salaire médian dans le secteur agricole français est de
24 000 euros annuellement, soit environ
13,19 euros l'heure. Les agriculteurs débutants peuvent s'attendre à un salaire de départ aux alentours de
21 720 euros par an, tandis que les plus expérimentés atteignent des rémunérations allant jusqu'à
35 000 euros par an.
Le revenu moyen annuel d'un agriculteur, incluant les subventions et aides, est estimé à
30 360 euros en 2024, soit environ
2 530 euros par mois. Cependant, ces moyennes cachent des disparités importantes entre les différentes filières et régions agricoles.
Variations de revenus selon les spécialisations
Les revenus des agriculteurs varient significativement en fonction de leur spécialisation :
- Les viticulteurs ont le revenu mensuel moyen le plus élevé, à 2 760 euros.
- Les producteurs de céréales et grandes cultures gagnent en moyenne 2 150 euros par mois.
- Les éleveurs bovins touchent environ 1 480 euros mensuels.
- Les éleveurs d'ovins et de caprins ont le revenu le plus bas, à 1 160 euros bruts par mois.
Disparités régionales marquées
Les revenus agricoles présentent également des écarts importants selon les régions :
- Les revenus les plus élevés se trouvent dans le nord-ouest (Normandie, Bretagne, Pays de la Loire).
- Les revenus les plus faibles sont observés dans le centre et le sud (Auvergne, Limousin, Languedoc-Roussillon).
Ces disparités s'expliquent principalement par la nature des productions agricoles dominantes dans chaque région.
Une partie de la profession en difficulté
Malgré une hausse globale des revenus agricoles ces dernières années, une part significative de la profession reste en difficulté :
- Environ 20% des agriculteurs ne déclarent aucun revenu ou sont endettés, dépendant alors du RSA.
- 18% des agriculteurs vivent sous le seuil de pauvreté.
- 25% des éleveurs bovins touchent moins de 10 000 euros par an.
Ces chiffres soulignent les inégalités persistantes au sein du monde agricole français, malgré les aides et subventions mises en place pour soutenir le secteur.
Disparités de revenus selon les filières agricoles
Les revenus des agriculteurs en France sont loin d'être homogènes. Il existe de fortes disparités selon les filières agricoles, que ce soit en termes de montants ou de sources de revenus. Zoom sur ces écarts qui reflètent la complexité du monde agricole français.
Des revenus très variables selon les productions
Selon les derniers chiffres de l'Insee, le revenu mensuel moyen d'un agriculteur en France était de 1 860 euros en 2021. Mais derrière cette moyenne se cachent de grandes disparités. Ainsi, les éleveurs bovins touchent en moyenne 1 480 euros par mois, quand les viticulteurs atteignent 2 760 euros mensuels et les producteurs de céréales 2 150 euros.
Plus globalement, les filières de production végétale génèrent des revenus plus élevés que l'élevage. Cela s'explique notamment par une meilleure valorisation des produits (vins, céréales), des charges souvent moins élevées (pas ou peu d'aliments à acheter pour les cultures) et des aides de la PAC historiquement plus favorables aux grandes cultures qu'à l'élevage.
Filière |
Revenu mensuel moyen (2021) |
Élevage bovin |
1 480 € |
Viticulture |
2 760 € |
Grandes cultures (céréales) |
2 150 € |
Un quart des éleveurs bovins sous le seuil de pauvreté
Au-delà des moyennes, les situations individuelles sont très contrastées. Ainsi, 25% des éleveurs bovins gagnent moins de 10 000 euros par an selon l'Insee, soit environ 830 euros par mois. Un revenu très faible qui place nombre d'entre eux sous le seuil de pauvreté.
Plus largement, l'Insee estime que 18% des agriculteurs vivent sous le seuil de pauvreté en France en 2022, contre 14% pour l'ensemble de la population. La proportion monte à 24% pour les agriculteurs de moins de 30 ans. Des chiffres qui illustrent la précarité économique d'une partie de la profession, malgré le soutien des aides publiques.
Évolution historique
Si les écarts entre filières ont toujours existé, ils se sont creusés ces dernières décennies. Selon les comptes de l'agriculture, le revenu moyen des éleveurs bovins a stagné depuis 30 ans en euros constants, quand celui des céréaliers a été multiplié par 2,5 et celui des viticulteurs par près de 3 sur la période.
Cette évolution divergente s'explique par la baisse tendancielle des prix des produits animaux, la hausse des charges en élevage et l'augmentation plus rapide de la productivité du travail en grandes cultures et viticulture grâce à la mécanisation.
Si certains agriculteurs, notamment en production végétale, s'en sortent plutôt bien, une part significative de la profession rencontre d'importantes difficultés économiques. Un constat qui appelle à renforcer l'accompagnement des filières et des territoires les plus fragiles pour assurer la pérennité d'une agriculture diversifiée en France.
Sources de revenus complémentaires pour les agriculteurs
Si l'agriculture est l'activité principale des exploitants agricoles, elle ne représente en réalité qu'une partie de leurs revenus. Les agriculteurs diversifient de plus en plus leurs sources de revenus pour soutenir la viabilité économique de leur exploitation. Voyons en détail quelles sont ces sources de revenus complémentaires et leur importance dans le budget des ménages agricoles.
L'activité agricole ne représente qu'un tiers des revenus
Selon une étude de l'Insee publiée en 2021, seul un tiers en moyenne des ressources des ménages agricoles provient de l'activité agricole elle-même. Les deux tiers restants sont issus d'autres sources :
- Les salaires des conjoints travaillant à l'extérieur de l'exploitation constituent la majeure partie de ces revenus complémentaires
- Les revenus du patrimoine, principalement sous forme de fermages (terres louées à d'autres agriculteurs), représentent environ un cinquième du revenu disponible des ménages agricoles
Ces chiffres montrent bien l'importance de diversifier les sources de revenus pour les agriculteurs afin de sécuriser leur niveau de vie. Voyons plus en détail quelles peuvent être ces activités complémentaires.
La diversification par les activités touristiques et locatives
Parmi les activités complémentaires les plus répandues chez les agriculteurs, on trouve :
- L'agrotourisme et le tourisme rural : gîtes, chambres d'hôtes, tables d'hôtes, activités à la ferme... En 2020, près de 13% des exploitations proposaient une activité d'hébergement selon le recensement agricole.
- La location de bâtiments agricoles (granges, hangars) pour du stockage ou à des entreprises
- La location de terres à d'autres agriculteurs (fermages) pour des cultures ou du pâturage
Ces activités permettent de dégager des revenus locatifs réguliers qui viennent compléter les revenus, parfois fluctuants, issus des productions agricoles. Elles constituent un levier intéressant, en particulier pour les petites exploitations.
Autres pistes de diversification
Au-delà de ces activités "classiques", les agriculteurs font preuve d'imagination pour trouver d'autres sources de revenus :
- Vente directe et circuits courts qui permettent de mieux valoriser les productions
- Transformation des produits à la ferme (fromages, confitures, conserves...)
- Production d'énergies renouvelables : panneaux solaires sur les toits des bâtiments agricoles, méthanisation des effluents d'élevage
- Fermes pédagogiques accueillant des scolaires
- Prestations de travaux agricoles pour d'autres exploitants
Cette liste non exhaustive montre la créativité dont font preuve les agriculteurs pour maintenir des revenus décents malgré un contexte économique difficile pour le secteur agricole. La pluriactivité devient la norme pour de nombreuses exploitations.
Type de revenu complémentaire |
Part des exploitations concernées |
Salaires des conjoints |
51% |
Revenus du patrimoine (dont fermages) |
35% |
Agrotourisme / Hébergement |
13% |
Si l'agriculture reste bien sûr le cœur de métier des exploitants agricoles, elle ne suffit plus dans bien des cas à leur assurer un revenu satisfaisant. La recherche de revenus complémentaires est devenue indispensable pour de nombreux agriculteurs afin de pouvoir vivre décemment de leur travail. Les pouvoirs publics l'ont bien compris et encouragent cette diversification, indispensable au maintien d'une agriculture vivante et résiliente dans nos territoires.
L'impact des aides et subventions sur les revenus agricoles
Les aides et subventions agricoles jouent un rôle crucial dans le soutien des revenus des agriculteurs en France. Elles visent à compenser les faibles prix perçus par les agriculteurs et à maintenir la viabilité économique des exploitations agricoles face aux aléas climatiques et aux fluctuations des marchés. La Politique Agricole Commune (PAC) est le principal mécanisme européen de soutien aux agriculteurs.
La PAC, un pilier du soutien aux revenus agricoles
Mise en place dès 1962, la Politique Agricole Commune (PAC) est le principal outil de soutien au secteur agricole au niveau européen. Elle vise à garantir un niveau de vie équitable aux agriculteurs, à assurer la sécurité alimentaire et à promouvoir le développement rural. En France, les aides de la PAC représentent en moyenne 20% du revenu des agriculteurs.
Selon les chiffres du Ministère de l'Agriculture, en 2021, les aides directes de la PAC versées aux agriculteurs français s'élevaient à 7,5 milliards d'euros, soit environ 12 300 euros par exploitation en moyenne. Ces aides, découplées de la production depuis 2003, sont basées sur les surfaces agricoles et visent à stabiliser les revenus face à la volatilité des prix.
"Sans les aides de la PAC, de nombreuses exploitations ne seraient pas viables économiquement. Elles compensent en partie la faiblesse des prix agricoles et permettent aux agriculteurs de dégager un revenu décent." Jean-Marie Séronie, agro-économiste
L'importance des aides couplées pour certaines productions
Outre les aides découplées, la PAC prévoit des aides couplées à la production pour certains secteurs fragiles ou stratégiques comme l'élevage bovin et ovin, les protéines végétales ou les fruits et légumes. En 2021, ces aides couplées représentaient 1 milliard d'euros en France, soit 15% des paiements directs de la PAC.
Pour un éleveur bovin viande par exemple, les aides couplées peuvent représenter jusqu'à 40% de son revenu. Elles sont essentielles pour maintenir ces filières qui font face à des coûts de production élevés et une forte concurrence internationale.
Production |
Montant des aides couplées en 2021 |
Élevage bovin |
695 millions € |
Élevage ovin et caprin |
125 millions € |
Protéines végétales |
35 millions € |
Fruits et légumes |
33 millions € |
Des aides indispensables mais insuffisantes pour assurer des revenus décents
Si les aides de la PAC sont cruciales pour le maintien de nombreuses exploitations, elles ne suffisent pas toujours à garantir un revenu décent aux agriculteurs. Selon l'INSEE, en 2020, le revenu net moyen des agriculteurs s'élevait à 1 390 euros par mois, aides comprises, soit 24% de moins que le revenu moyen des Français.
Les syndicats agricoles plaident pour une revalorisation des prix payés aux producteurs afin de couvrir les coûts de production et de rémunérer correctement le travail des agriculteurs. Ils demandent également un rééquilibrage des aides de la PAC en faveur des petites et moyennes exploitations et des pratiques agro-écologiques.
"Nous avons besoin d'une PAC plus juste, qui soutienne l'emploi agricole et la transition vers des modèles plus durables et résilients. Les aides doivent mieux cibler les agriculteurs qui en ont le plus besoin." Christiane Lambert, Présidente de la FNSEA
L'essentiel à retenir sur les revenus des agriculteurs en France
Bien que l'agriculture soit un pilier de l'économie française, les revenus des agriculteurs restent largement insuffisants et inéquitables. Des mesures de soutien ciblées, une meilleure valorisation des produits et la diversification des activités pourraient permettre d'améliorer durablement la situation financière de ces travailleurs essentiels, tout en assurant la pérennité d'un secteur stratégique pour l'indépendance alimentaire du pays.