Les nécessités d'une exploitation agricole sont généralement associées à la conduite de machines sur la route. Le pilotage d'un tracteur est réglementé, même si c'est très pratique. Une modification de la loi Macron clarifie une législation qui semble parfois obscure. Le permis B n'est désormais plus qu'un pré-requis pour avoir la possibilité de conduire un tracteur.
Il est important de noter que ces règles s'appliquent à toutes les conduites sur des voies ouvertes à la circulation, y compris les chemins d'exploitation. Les jeunes conducteurs et les stagiaires doivent être conscients de ces limitations et les respecter scrupuleusement pour assurer leur sécurité et celle des autres usagers de la route.
Manœuvrer un tracteur sans permis
Une personne œuvrant dans une entreprise agricole ou forestière peut conduire sans autorisation toute voiture associée à cette société. Cependant, la conduite doit être réalisée durant l'activité. La firme considérée doit être une entreprise forestière ou agricole, une firme d’usage de matériel agricole ou une compagnie de travaux agricoles. Il est à notifier qu'il faut être membre d'une entreprise pour manœuvrer un tracteur agraire sans permis et doit le faire selon les exigences de la société. Vous devez être titulaire d'un permis B pour conduire en dehors des heures de travail ou dépasser 40 km/h. Afin de pouvoir justifier de cette exonération, il est nécessaire de mentionner explicitement « véhicules agricoles » sur le certificat d'immatriculation de la voiture. Les propriétaires peuvent également apposer une plaque d'immatriculation avec un numéro d'opérateur à l'arrière du véhicule pour justifier l'utilisation agricole du véhicule.Les dérogations pour la conduite des machines agricoles
La loi Macron de 2015 a apporté des modifications importantes au code de la route concernant la conduite des machines agricoles. Ces changements visent à simplifier et clarifier les règles applicables aux conducteurs de véhicules agricoles et forestiers.
Dérogations pour les exploitants agricoles et forestiers
Les conducteurs de véhicules et appareils agricoles ou forestiers attachés à une exploitation agricole ou forestière, à une entreprise de travaux agricoles (ETA) ou à une coopérative d'utilisation de matériel agricole (CUMA) bénéficient de dérogations spécifiques. Ils sont autorisés à conduire ces véhicules pendant la durée de leur activité agricole ou forestière sans être titulaires du permis de conduire correspondant à la catégorie du véhicule, sous certaines conditions :- Être âgé d'au moins 16 ans, sauf exceptions prévues par décret en Conseil d'État
- La vitesse du véhicule ne doit pas dépasser 40 km/h
Justificatifs nécessaires
Pour bénéficier de cette dispense de permis, les agriculteurs doivent pouvoir justifier de leur activité. Cela passe par :- La détention d'une plaque d'exploitant portant un numéro d'ordre, fixée à l'arrière du véhicule en complément de la plaque d'immatriculation
- La mention "usage agricole" figurant sur le certificat d'immatriculation du véhicule
Personnes concernées par la dérogation
Selon les articles L. 722-1 et L. 722-20 du code rural, les personnes pouvant conduire sans permis B en étant simplement cotisants au régime agricole sont :- Les chefs d'exploitations (en société ou en individuel)
- Les aides familiaux (membres de la famille des chefs d'exploitations)
- Les salariés permanents ou occasionnels
- Les apprentis et les stagiaires sous convention de stage
Conduire un engin agricole avec un permis B
En réalité, la loi a étendu les possibilités. Effectivement, tout individu titulaire d'un permis B, même s'il n'est pas dans une compagnie agricole ou forestière, peut conduire des machines agricoles, même avec un wagon. Néanmoins, la limite de vitesse maximum est définie à 40 km/h. L'article 27 de la loi Macron stipule qu'il est possible de conduire « tout engin agricole et forestier n'excédant pas une vitesse de 40 kilomètres à l'heure ». Les tracteurs peuvent inclure une remorque et n'ont pas de limite de PTAC. Les machines agricoles peuvent être des mécaniques automotrices et gérées par un mécanicien agricole, ou des engins avec une ou de nombreuses remorques. La mesure s'inscrit dans une loi plus large visant à développer la croissance, l'activité et l’équité des chances économiques. De cette façon, la possession d'un permis poids lourds n'est plus exigée aujourd'hui pour conduire des voitures de plus de 3,5 tonnes.Les véhicules assimilés aux engins agricoles et forestiers
La loi étend cette autorisation de conduite avec un permis B aux véhicules pouvant être assimilés aux machines agricoles ou forestières. Il s'agit notamment de certains engins spéciaux utilisés pour des travaux publics ou d'entretien des routes, dès lors que leur vitesse maximale ne dépasse pas les 40 km/h. Cette extension permet à un plus grand nombre de professionnels, comme les agents des collectivités territoriales ou des entreprises de travaux publics, de conduire ces véhicules sans devoir passer de permis spécifique, à condition de respecter la limitation de vitesse en vigueur.Une simplification attendue de la réglementation
Avant la loi Macron de 2015, la législation entourant la conduite des engins agricoles était complexe et pouvait varier en fonction du PTAC du véhicule et de la présence ou non d'une remorque. Cette réforme a permis de clarifier et d'uniformiser les règles, en instaurant le seuil unique de 40 km/h comme critère principal. Cette évolution réglementaire était attendue depuis longtemps par les professionnels du secteur agricole, qui souhaitaient une simplification des démarches administratives et une plus grande souplesse dans l'utilisation de leurs machines. La loi Macron a ainsi répondu à cette demande, tout en maintenant des conditions de sécurité sur les routes.Règles spécifiques pour les jeunes conducteurs et les stagiaires
La conduite d'un tracteur agricole est soumise à des règles spécifiques, notamment en ce qui concerne l'âge minimum requis pour les jeunes conducteurs et les stagiaires. Ces dispositions visent à garantir la sécurité de tous les usagers de la route, tout en tenant compte des besoins particuliers du secteur agricole.
Âge minimum pour conduire un tracteur agricole
Les jeunes âgés d'au moins 16 ans sont autorisés à conduire un tracteur agricole, à condition que la largeur hors tout du véhicule, incluant le tracteur et la remorque éventuelle, ne dépasse pas 2,50 mètres. Cette règle s'applique aux jeunes qui sont affiliés à une exploitation agricole ou forestière en tant qu'apprenti, aide familial déclaré, stagiaire ou salarié. Cependant, lorsque la largeur du véhicule agricole excède 2,50 mètres, l'âge minimum requis pour le conduire est porté à 18 ans. Cette limitation s'applique également dans les cas suivants :- Lorsque l'ensemble comprend un véhicule tracteur et plusieurs remorques ou matériels remorqués
- Lorsque l'ensemble comprend une remorque transportant du personnel agricole
Conditions spécifiques pour les stagiaires et les apprentis
Les stagiaires et les apprentis sont soumis à des règles particulières en matière de conduite de machines agricoles automotrices. Pour ces catégories de conducteurs, l'âge minimum requis est étendu à 18 ans dans les cas suivants :- Conduite d'une moissonneuse-batteuse, d'une machine à vendanger, d'une ensileuse ou de toute autre machine agricole automotrice
- Utilisation d'équipements de levage tels qu'un chariot élévateur, un monte-charge ou un chariot télescopique
Synthèse des règles d'âge pour la conduite de tracteurs agricoles
Âge minimum | Conditions |
---|---|
16 ans | Largeur hors tout du véhicule ≤ 2,50 m Affiliation à une exploitation agricole ou forestière |
18 ans | Largeur hors tout du véhicule > 2,50 m Ensemble avec plusieurs remorques ou matériels remorqués Remorque transportant du personnel Machines agricoles automotrices (stagiaires et apprentis) |
Les conséquences légales de la conduite sans permis adéquat
La conduite d'un véhicule agricole sans le permis adéquat peut entraîner de lourdes conséquences légales. Il est important pour tout conducteur de connaître les règles en vigueur et les risques encourus en cas de non-respect de la législation.